Après mure réflexion, nous avons opté pour la pose de voliges… sans regret.
Ayant été pas mal refroidi par un orage de grêle ayant détruit la plupart des toits du coin, on s’est dit que çà pouvait être pas mal.
Rien d’obligatoire donc… Elles offrent une protection supplémentaire en cas de fuite (on aura aussi un pare pluie) si des tuiles casses, et participent aussi un peu au contreventement de l’ensemble de la toiture.
En plus , sans vraiment en mesurer l’importance avant cela, elles ont magnifiquement aidé pour nos « balades » sur le toit lors de la pose du pare pluie, liteaux, tuiles…
Comme à chaque fois, notre bois n’est pas de prime qualité. Un peu de moisi par-ci par-là, beaucoup de planches « bananées », pas une planche ayant la même largeur. Nous avons fait un peu de tri, et posé aussi des planches un peu pourries, d’où les taches visibles sur les photos. Apparemment çà serait du bleuissement donc c’est juste rebutant d’aspect mais pas un souci au niveau de la résistance.
Nous avons posés les voliges en quinconce. Il y a eu pas mal de coupes afin que le bout des voliges tombe pile poil au dessus des fermettes pour le clouage.
Les bananes et les différences de largeur ont crées des décalages et donc des « aérations ». Il a même fallu raboter quelques planches au ciseau à bois. Cà permettra de ventiler un peu les combles et la sous face du pare-pluie.
On monte les planches petit à petit et on avance rang par rang, chaque ligne étant « sur mesure »! On mets deux clous lisses de 60 de long par fermettes. Ah oui! on voit aussi que par radinerie, on a pas mis des voliges au dessus des débords de toits. Erreur! a refaire on en mettrait car çà aurait faciliter la pose des autres élément (pare-pluie, tuiles…)
Une étape dont on ne vous à pas parler (pas de photos!?, c’est quoi ce bordel!), c’est la pose des entretoises, visibles en façade sur ces deux photos. C’est la petite planche de bois calée entre chaque fermette. Là encore un sacré boulot de grand couturier. Ces planches servent tout bonnement à bloquer l’isolant qui sera dans les combles, pas rien!
Etapes suivantes, les débords de toit des pignons. Le débord sera de 50cm. C’est assez minimaliste en construction paille, mais notre maison ne fait finalement qu’un seul étage et un plus grand débord en pignon n’aurait finalement pas plus protéger le mur que cela. (les pluies dominantes d’ouest tombant très horizontalement).
Pour cela , j’ai confectionné ce qu’on appelle des échelles de pignons à l’aide de pièces de bois de section 10×5 et de longueur 1 mètre.
Cette échelle sera fixé à l’avant dernière fermette par clouage ou vissage et portera sur la fermette de pignons.
J’ai assemblé les « barreaux » 1 à 1 au sol en clouant des équerres qui seront fixés sur la fermette de pignons.
Ce système d’échelle est complété avec des fausses pannes et contrefiches (une centrale et 2 intermédiaires) qui renforcent la portance de l’ouvrage.
On peut voir aussi sur les photos des pièces de bois supplémentaires en bas d’échelle qui contribuent aussi à une meilleure solidité.
Sur les murs de façades, j’ai laissé dépasser d’autres fausses pannes. Celle-ci sont plus longues et passent sous 2 fermettes.
on en voit une a gauche sur cette photo
Et pour finir, un bandeau est cloué.
BUDGET :
Du bois = 130 euros environ
Quelques clous et vis et equerres = .. euros
Que de retard! mais le temps etait très clément et l’envie d’écrire un peu moins présente.
Nous avons donc posé ces fermettes. Nous avons fait preuve de beaucoup d’astuces et de sang froid pour y parvenir. Oubliez les belles vidéos Youtube ou ils portent leurs fermettes avec le petit doigt en montant à une échelle. Les notres, certainement un peu plus costaudes, nous ont donné un peu plus de mal. Elles sont portables à deux , mais pas en montant à une échelle!!
1- FIXER LES PIGNONS.
Nous avons commencé par monter et visser provisoirement nos 2 demis-pignons sur la lisse haute, puis monté notre première fermette (plus légère car plus petite) contre ces derniers. Une fois l’ensemble de niveau et bien calé des clous annelés de longueur 7.5cm assemblent le tout.
Ici le pignon Est.
Ci dessous l’Ouest qui à la particularité d’avoir un prolongement de lisse sur la droite pour pouvoir supporter la fausse panne. (ceci à cause de l’angle cassé du mur).
2- HISSER LES FERMETTES.
Nous avons donc pas mal galéré au début, mais une fois l’astuce trouvée cela est allé assez vite. L’idée est qu’il à fallu stocker toute les fermettes à l’envers sur la lisse haute sans gêner leur redressage.
Petit descro en image.
Comme nous sommes trop faibles, nous avons monté les fermettes en plusieurs étapes. Nous ne sommes pas non plus trés équipé en matos, heureusement qu’une âme charitable nous a prêté sa collection d’échelles! L’idée est de ne jamais porter à un.
Nous avons tout d’abord confectionné un échafaudage de bottes de paille.
La 1ere Etape consiste à monter un côté de fermette à deux (1 en bas à l’épaule et 1 sur échafaudage) sur cette échafaudage en faisant reposer le deuxième côté de la fermette sur un tréteau de maçon.
Il manque des photos, mais dans l’idée, nous avons ensuite fini de monter un côté sur la lisse haute, une cale visser provisoirement empêchant la fermette de glisser.
Pour l’autre côté , nous avons confectionner une rampe en appui sur les barreaux du tréteau permettant de franchir en plusieurs étape la « montée ». (1 sur l’échelle, 1 sur la rampe)
Une fois les 2 côté hissés, il nous reste à faire ripper la fermette par étape successives avec une échelle plaçée sur les façades extérieures. Elles sont ainsi toutes montées et rangées en attendant leur redressage, en essayant de les dispatcher sur la lisse haute pour ne pas avoir à trop les redéplaçer pour la suite.
3- REDRESSER LES FERMETTES.
Avant de redresser la fermette , nous vissons les 2 étresillons, celui de l’entrai et celui du haut du faitage.Cela servira au calage de la fermette suivante. Nous la levons tranquillement à l’aide des bras et d’une corde qui assure.
On vérifie l’alignement de la fermette avec un cordeau. L’écartement au niveau de la lisse haute est obtenu avec une cale provisoire et la fermette est vissée avec un tirefond. Les étresillons sont cloué à la fermette plaçé juste avant.
Et Voili:
REMARQUE
-Nous avions stocker nos fermettes dans la maison un peu sans réfléchir à la suite. Cà a été plus une gêne finalement, mais faute d’endroit plat, pas le choix.
-Comme il faut pas mal de place pour redresser une fermette (2 m), nous avons redresser les 3 dernières fermettes sans les fixer puis les avons fait glisser la tête en haut. (c’est pas très clair désolé)
BUDGET :
Quelques clous et vis = .. euros
TEMPS PASSE :
Reflexion = 1 jour à 2 pers.
Pignons = 2 jours à 3 pers.
Hissage = 3 jours à deux.
Redressage = 3 jours à deux.
Cet article est plutôt consacré aux techniciens chevronnés
La charpente est constituée de fermettes que nous avons pris soin de fabriquer.
Comme simplicité rime souvent avec économie, notre comble sera non habitable et non aménageable, isolé entre solives.
Pourquoi des fermettes et non une charpente de type traditionnelle par exemple?
Déjà , d’un point de vue technique, pour que notre mur en paille et ossature CST puisse la porter, il fallait une charpente qui permette de repartir les charges sur l’ensemble du mur.
Ensuite les fermettes restent des éléments aisément constructibles et manipulables (car leur poids est relativement faible), sans engins particuliers, à la force de nos petits bras (dorénavant très gros!).
1-LA CONCEPTION
Les fermettes.
La conception est plus compliquée qu’une charpente traditionnelle car finalement moins courante que la bonne vieille charpente. Dimensionnement des bois, contreventements en tout genre, il ne faut pas lésiner…
La forme de la fermette est choisie en fonction de la portée entre les 2 murs porteurs. (ici, un peu plus de 6m)
J’ai donc selectionné une forme « Queen Post ». Les écartements entre fermettes étant généralement compris entre 50 et 70 cm et les section de bois utilisées étant de 2,7cm ou plus.
Le calcul.
J’ai ensuite modélisé la fermette sur le logiciel gratuit FREELEM. Il n’est pas facile d’utilisation, mais plusieurs tutos sont présents sur leur site et permettent de s’en sortir au bout d’un moment. Avant de démarrer, il faut déterminer ses charges d’exploitations, permanentes et climatiques et connaitre les contraintes admissibles (flèches maxi…) du bois. Toutes ces informations sont trouvables sur internet.
Finalement, ce logiciel a permis de déterminer l’écartement des fermettes (50cm) en fonction des sections de bois (12cmx4cm) et de la forme choisie. Pour que le débord de toit de 50cm « passe » , j’ai ajouté des renforts en bout de fermette inspirée de cette photo et de ce document.
Remarque: Il y a beaucoup plus de documents trouvables en anglais (Etat-unis = pays de la fermette) qu’en français. Fermettes=Trusses ; Débords=cantilever ; pignons=gabble…
Les Pignons.
Un autre casse tête a gérer, les pignons et leurs débords. J’ai ici mixé plusieurs techniques. Ils sont constitués d’échelles de pignons et de fausses pannes. Il a fallu aussi créer quelques fermettes spéciales et un « mur » pignon type ossature bois.
On voit dans ce document divers pignons possibles:
Les contreventements.
Ensuite , toujours en creusant les entrailles web, j’ai déterminé tout les contreventements nécessaires.
Le dessin
Tout ce beau monde est modélisé sur sketchup avec le reste de la maison. Comme d’habitude cela est d’une grande aide pour les détails d’assemblage et de montage. Ca permet aussi d’un simple clic ou presque, de comptabiliser ces débits de bois…
2-LA FABRICATION
-Nous avons fabriqué 23 fermettes de longueur 7.30m:
2 fermettes de pignons
2 fermettes « tronquées » (à cause des fausses pannes)
2 fermettes « semi-tronquées » (à cause de la fausse panne de l’angle coupé de la maison)
17 fermettes normales.
Pour commencer , nous avons assemblé une plateforme en palettes et planches afin de travailler à plat. Des vis permettent d’aligner et de bloquer les différentes pièces de bois.
ici une fermette « semi-tronquée »
assemblage poinçon/entrait avec des vis en biais (6×120)
Nous avons tout cloué au clou annelé 4×75 mm. Quelques vis sont également utilisées car taper au marteau faisait tout bouger.
le clouage
des vis 4×70 en haut de fermette
Le sciage est fait à la scie radiale et aussi à la main pour certaines coupes.
Quelques Astuces utiles:
-Pour l’emplacement des clous nous avons confectionné des pochoirs en cartons.
-Pour éviter le fendage du bois il faut mettre un coup de marteau auparavant sur la pointe du clou.
-Il faut aussi respecter une distance minimale de 2cm entre le bord du bois et le clou. Ces derniers sont espacés de 5 à 7cm.
-Pour les clous les plus au bords des planches, nous avons fait en plus des prétrous de 3mm.
Les pignons sont assemblés sur la dernière fermettes spéciales pour qu’une fois en place cela corresponde parfaitement.
Une fois cloué chaque fermette est déplacé au centre de la maison , à plat sur des cales (en 2 tas). Nous y clouons des équerres qui serviront à la boulonner sur la lisse haute.
BUDGET :
3.3 M3 de bois = 1200 euros
Clous, vis et équerres = 75 euros
TEMPS PASSE :
conception = plusieurs semaines
plateforme = 1 jour à 1
assemblage + sciage = environ 10 jours à 2