Pas mal d’auto-constructeurs font le choix d’un sol en chaux chanvre.
Séduits par l’idée d’avoir un sol entièrement naturel et quasiment gratuit, nous avons préféré l’option d’un sol en terre.
Le but est aussi d’avoir un sol à forte inertie. (cf livre, la conception bioclimatique)
Certes c’est encore une fois beaucoup de temps de travail, mais une fois le rythme pris et avec le recul, ce fût un réel plaisir!
Ce sol est composé de trois éléments:
-Sur 1 mètre de large et en périphérie du mur de soubassement, nous poserons sur le hérisson des plaques de liège de 10cm d’épaisseur.
-Sur le reste de la surface de la maison, toujours direct sur le hérisson, nous mettons une couche moyennement isolante d’environ 16cm de Terre-Paille.
-Sur environ 8cm un béton de terre et couche de finition.
En attendant la paille, nous avons réalisé la 2eme partie de notre sol, avant la pose de la toiture et des murs pour que le séchage se fasse à l’air libre.
Il faut donc bâcher en cas de pluie et prévoir l’évacuation. Pour nous cette évacuation se fait directement dans le hérisson. (sous l’emplacement des futures plaques de liège).
Voici les différentes étapes de cette couche de Terre paille.
-Il faut déjà réalisé une barbotine de terre.
Pour nous çà se passe dans 2 baignoires de récup’. La veille, nous y versons 3 brouettes de terre (issue des fondations) non tamisée car assez fine, recouverte d’eau.
Le lendemain matin, nous brisons les plus gros morceau de terre, non imprégnée d’eau, à la main et nous la malaxons à l’aide d’un malaxeur puissant (1800w), en arrosant au jet puissant le centre du tourbillon.
La consistance définitive est assez dure à appréhender au début. Avec l’expérience, nous faisons une barbotine relativement épaisse (plus que pour les cloisons) car nos premiers essais rendaient un sol relativement mou et souple.
- Une fois malaxé , chacun muni de sa baignoire, nous voilà partis pour environ 2 à 3 heures de trempage.
Pour cela nous détachons un botte de paille et trempons des poignées de brin de paille que nous essorons à la main, jusqu’à épuisement du stock de barbotine (et de nos corps ) Nous déposons nos « poignées » sur palettes bâchées.
[Pour 1 baignoire, nous utilisons plus ou moins 1 botte.]Ce Terre-paille assez gras donc sera étalé le lendemain ou plus tard (1 à 2 jours car il sèche relativement rapidement). Un bon repos rend la paille plus souple et plus agréable à la mise en œuvre.
– Le lendemain donc, à la première heure , nous projetons à la main le mélange sur le hérisson. On essaye de faire une couche relativement homogène en épaisseur car celle ci n ‘est pas « tirable » à la règle.
Le projetage de notre travail de la veille se fait en 1 petite heure, puis nous repartons en faire une tournée pour le lendemain.
Après un temps de séchage, (2 h au soleil ou 5h par temps couvert) , nous la damons. L’idée est que cela soit suffisamment sec pour ne pas coller à la dame mais pas trop pour que la « prise » ne soit faite. On le voit assez bien à la couleur de la terre sur les brins.
Nous avons fait les 16cm d’épais en 2 passages de 8 cm environs.
Cà parait compliquer comme çà mais c’est assez stimulant, naturel et facile à faire, en allant à son rythme. Pas de pression de machine bruyante, type bétonniere ou de prise rapide qui mettent la pression.
BUDGET :
30 bottes environs à 2 euros la botte = 60 €
TEMPS PASSE :
20 jours à 2. (grosse matinée de 5h + 1h ou 2h pour le damage et remplissage de terre des baignoires)
RATIOS :
35 m² sur 16cm d’épaisseur = 6m3 de terre paille.
40 baignoires = 120 brouettes de terre = 5 m3 de terre brute = 30 bottes de paille.
2 baignoires de barbotine + 2 bottes = environ 2 m² de surface de sol damé sur 8cm.
SOIT 1 m² / botte / baignoire / 3h. sur 8cm d’épaisseur.
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